Enseignement supérieur et recherche de proximité : vecteur de l’[égalité] des chances

L’AVUF a accueilli les élus et techniciens des villes universitaires d’équilibre à Carcassonne les 5 et 6 octobre.

Le paysage national de l’enseignement supérieur et de la recherche se caractérise à la fois par une quinzaine de grandes universités intensives de recherche, à rayonnement international, implantées presque exclusivement dans de grandes métropoles et par environ 120 sites universitaires de proximité, dont les deux tiers en agglomération de taille moyenne (ville-centre de moins de 100.000 habitants).

Dans ces agglomérations, l’enseignement supérieur et la recherche apparaissent comme indispensables à la vitalité économique et démographique du territoire ; surtout au regard des opportunités de réindustrialisation et de l’accélération des départs à la retraite des cadres ou agents de maîtrise qui devront être remplacés. L’attractivité nouvelle d’une grande partie d’entre elles ne suffira pas pour répondre aux besoins de ressources humaines très qualifiées des entreprises et autres employeurs. La consolidation du panel de formations supérieures, en particulier adossées à de la recherche, y est donc stratégique ; elle se présente comme un vecteur de l’égalité des chances, autant pour ces territoires d’équilibre que pour leur jeunesse.

L’enjeu est d’autant plus important aujourd’hui que les villes moyennes qui accueillent des pôles d’enseignement supérieur de proximité offrent de bonnes conditions d’études et de vie étudiante. C’est aussi une économie pour la collectivité publique nationale dans la mesure où le coût moyen par étudiant y est inférieur à celui des universités établies dans les métropoles, et avec des taux de réussite au moins équivalents. C’est enfin un moyen d’épargner les budgets étudiants, plus particulièrement en matière de logement et de transports, et de les protéger contre les risques de précarité.

Les engagements en soutien à l’ESR de la part des communes, des intercommunalités, des régions et parfois des départements, sont souvent très conséquents, sans être reconnus par l’état, ni toujours garantis quant à la pérennité d’implantation de ses opérateurs – universités, grandes écoles ou Crous – ce qui entretient une fragilité de ces écosystèmes universitaires locaux, en particulier lorsqu’il s’agit d’antennes.

Ce colloque a été préparé comme un grand moment de valorisation et de mise en perspective opérationnelle de ces villes universitaires d’équilibre. Il permettra d’éclairer le champ du possible et de partager les expériences afin que tous ces territoires intègrent aussi l’économie de la connaissance, en cours de développement dans un monde globalisé.